Trois troubles mentaux fréquents chez l’enfant et leurs caractéristiques
Jusqu’à 20 % des enfants connaissent au moins un trouble mental avant l’adolescence. Certains symptômes restent difficilement repérables, car ils se confondent parfois avec des comportements normaux à certains âges. Pourtant, un diagnostic tardif augmente les risques de complications à l’âge adulte.
Les critères de détection évoluent selon les contextes familiaux, scolaires et culturels. Malgré des progrès dans l’accès aux soins, de nombreux enfants ne bénéficient pas d’une prise en charge adaptée. Reconnaître les signes précoces et comprendre les spécificités de chaque trouble permet d’intervenir plus efficacement.
Plan de l'article
- Comprendre les troubles mentaux les plus courants chez l’enfant : un enjeu souvent méconnu
- Quels signes doivent alerter ? Symptômes et caractéristiques de l’anxiété, de la dépression et du trouble du déficit de l’attention
- Accompagner son enfant au quotidien : ressources, traitements et conseils pour soutenir toute la famille
Comprendre les troubles mentaux les plus courants chez l’enfant : un enjeu souvent méconnu
Bien plus d’enfants qu’on ne le pense traversent, tôt ou tard, l’épreuve d’un trouble mental. Les conséquences se répercutent sur leur équilibre émotionnel, leurs apprentissages et la manière dont ils se relient aux autres. En France, l’évaluation de ces troubles repose sur trois références principales : la CFTMEA, la CIM-10 et le DSM. Ces outils guident les professionnels de la santé mentale pour repérer, comprendre et nommer les difficultés rencontrées. Cette diversité des cadres de diagnostic reflète la pluralité des situations et des signes, qui changent d’un enfant à l’autre, d’une famille à l’autre, selon les histoires et les contextes scolaires.
Parmi les diagnostics récurrents, certains reviennent avec insistance : troubles du développement, notamment les troubles du spectre autistique,, troubles du comportement et troubles de l’attention. Le TDAH, caractérisé par une inattention marquée, de l’impulsivité et de l’agitation, touche entre 3 et 5 % des élèves, selon l’Organisation mondiale de la santé et les données françaises. Les troubles anxieux concernent environ un enfant sur dix. La dépression infantile, longtemps méconnue, se signale par des perturbations de l’humeur, du sommeil, une irritabilité persistante ou un retrait silencieux.
Grâce aux critères du DSM et de la CIM-10, les professionnels distinguent ces troubles de simples variations liées à l’âge ou à des étapes passagères. D’autres difficultés, comme les troubles cognitifs, du langage ou de l’alimentation, s’ajoutent à ce large spectre. Chaque situation appelle une réponse adaptée, qu’elle soit médicale, éducative ou psychothérapeutique, mobilisant souvent l’école et des soignants, main dans la main.
Quels signes doivent alerter ? Symptômes et caractéristiques de l’anxiété, de la dépression et du trouble du déficit de l’attention
Détecter un trouble mental chez l’enfant demande de l’attention et du recul. Les signaux ne sautent pas toujours aux yeux. L’anxiété, par exemple, s’installe parfois dès la maternelle : peurs envahissantes, refus d’aller à l’école, maux de ventre répétés. L’anxiété de séparation se manifeste chez les plus jeunes par des pleurs intenses à chaque départ, une difficulté à s’engager dans des activités sans la présence familière d’un parent. Chez l’adolescent, elle prend d’autres formes : anticipation négative, crises d’angoisse, troubles du sommeil, voire un repli durable sur soi.
La dépression chez l’enfant ne ressemble pas toujours à sa version adulte. On observe, au-delà de la tristesse, une irritabilité inhabituelle, un désintérêt pour le jeu, des troubles du sommeil, des changements d’appétit, une perte de motivation à l’école. L’enfant se détache, cache ses émotions, s’épuise, se met à l’écart. Parfois, il réagit par des comportements perturbateurs qui masquent la souffrance réelle.
Le TDAH se repère à travers une inattention constante, une impulsivité difficile à maîtriser, et une agitation qui déborde. L’enfant oublie sans cesse ses affaires, peine à rester en place, coupe la parole, n’attend pas son tour. Ces manifestations, observées à la maison comme à l’école, peuvent freiner son évolution sociale ou ses progrès scolaires. Si les difficultés persistent au-delà de six mois et impactent la vie quotidienne, il ne faut pas les banaliser.
Pour aider à mieux cerner ces signaux, voici les principales caractéristiques à surveiller :
- Anxiété : peurs envahissantes, évitements, troubles du sommeil, plaintes physiques récurrentes.
- Dépression : irritabilité, retrait social, troubles du sommeil, perte d’intérêt pour les jeux ou les activités.
- TDAH : inattention prononcée, agitation, impulsivité, difficultés à suivre en classe.
La détection de ces troubles mentaux fréquents implique une vigilance partagée entre enseignants, professionnels de la santé mentale et famille. La coordination entre le milieu éducatif et médical permet de bâtir un environnement solide autour de l’enfant.

Accompagner son enfant au quotidien : ressources, traitements et conseils pour soutenir toute la famille
Quand un trouble mental survient, la famille se retrouve souvent face à des incertitudes. Accéder à des ressources fiables devient alors une étape-clé pour envisager un accompagnement qui réponde vraiment aux besoins de l’enfant. Le premier réflexe : s’adresser à un professionnel de santé compétent : médecin généraliste, pédiatre, pédopsychiatre ou psychologue. Ce repérage rapide ouvre la voie à une prise en charge qui implique parfois plusieurs intervenants, avec une collaboration étroite entre l’école et le secteur médical.
La thérapie cognitivo-comportementale, souvent recommandée pour l’anxiété ou la dépression, offre des méthodes concrètes pour aider l’enfant à reconnaître et apprivoiser ses émotions. Dans le cas du TDAH, l’accompagnement repose sur un soutien psychoéducatif, parfois associé à un traitement médicamenteux, toujours encadré par un spécialiste. Il ne faut pas négliger le soutien aux parents : leur implication renforce la résilience familiale et limite l’isolement ou les jugements.
Le lien avec l’école s’avère souvent déterminant. Mettre en place un projet d’accueil individualisé, adapter les cours, sensibiliser les équipes éducatives : chaque acteur a sa part à jouer pour préserver le bien-être et l’intégration de l’enfant.
Pour accompagner au mieux l’enfant et sa famille, plusieurs axes peuvent être mis en avant :
- Repérage : collaboration étroite entre la famille, les enseignants et les professionnels de santé.
- Prise en charge : recours à des thérapies validées, travail d’équipe entre les différents intervenants.
- Soutien : accès à des groupes de parole, à des associations spécialisées et aux dispositifs proposés par l’éducation nationale.
La stigmatisation reste un obstacle réel et freine parfois la volonté de consulter. Pour y faire face, il est décisif de s’appuyer sur les facteurs protecteurs : instaurer un climat bienveillant, privilégier l’écoute, rechercher l’information auprès de sources sérieuses. L’avenir de la santé mentale des enfants se dessine collectivement, chaque pas compte, chaque vigilance compte. Face à ces troubles, la force d’un entourage solidaire change la donne.